RAPPORT DE LA GENDARMERIE DE SAINT-ETIENNE (42)
FICHE DU SUSPECT INTERPELLE
Dossier : Dossard 6173.
Dénomination de l’individu : Mr Brun.
Casier judiciaire : Multirécidiviste, de nombreux antécédents dans la région stéphanoise et à Millau
RESUME DES FAITS
Plusieurs témoins ont aperçu le suspect samedi 4 décembre 2016 à minuit au lieu-dit « Parc des Expositions » de Saint Etienne (Loire) en compagnie d’environ 6000 complices patibulaires mais presque, tous équipés de lampes frontales et prêts à s’élancer dans la ville avec un taux d’exaltation contrevenant au seuil normal autorisé.
Un témoin, qui a suivi lesdits individus, rapporte les faits suivants.
« Ils ont très vite quitté la ville pour s’enfoncer dans des sentiers boueux et inaccessibles. Les contrevenants devaient être très bien préparés : ils ont couru pendant des heures à monter et descendre des sentiers forestiers de plus en plus sombres, de plus en plus boueux, de plus en plus escarpés, de plus en plus givrés.
Le ruban ininterrompu des lampes dans la nuit faisait froid dans le dos. (Le témoin a cru dans un 1er temps à un débarquement d’extraterrestres en collants fluo). Des complices les attendaient tous les 15 kilomètres pour les alimenter de divers breuvages colorés particulièrement suspects. Il semble cependant qu’ils n’avaient pas prévu d’avancer sur un terrain complètement verglacé. Parvenus à un tréfonds de sombres vallées, quelque part au milieu de nulle part, les individus ont commencé à s’envoler de toutes parts : l’un au fond d’un ravin, l’autre la main retournée par sa chute et quelques dizaines de cascades en tous genres.
Mais ces quidams semblaient déterminés et continuaient d’avancer vers un but qui m’échappe encore. Cela ressemblait à une migration de fous de Bassans partant instinctivement rejoindre leur nid dans l’autre hémisphère. »
Nous attendons le résultat des interrogatoires pour déterminer le mobile incompréhensible de cette avancée inexorable. Par ailleurs les substances absorbées aux ravitaillements sont en cours d’analyse.
Il apparaît néanmoins d’ores et déjà que le suspect a lui-même réalisé de nombreuses cascades, cherchant probablement à gagner du temps par la voie des airs. Les atterrissages à répétition furent particulièrement brutaux, notamment sur le flanc gauche. Ce qui laisse suggérer un problème de parallélisme. Aussitôt ramassé par plusieurs de ses congénères, il repartait. Il s’avère qu’il a ainsi continué jusqu’au 60ème kilomètre au lieu-dit Chaponost sur les hauteurs de Lyon. Ce n’est qu’au dernier ravitaillement qu’il a pu être interpellé. Ne pouvant plus plier le bras pour enlever son sac à dos, grimaçant de douleur il a été intercepté par la brigade de la Croix Rouge.
D’aucuns racontent l’avoir entendu proférer des hurlements sauvages de désespoir « laissez-moi terminer !!! ». Mais l’individu a été maîtrisé et tenu en respect par cinq infirmières qui ont trouvé là l’occasion de mettre en application les différentes techniques fraîchement apprises de bandage du bras.
L’individu est maintenant solidement immobilisé et passe différents examens.
Nous n’avons pas encore compris le mobile poursuivi par notre suspect et ces 5999 acolytes dans cette affaire. Les experts psychiatres penchent vers un état frénétique de somnambulisme collectif dont seraient atteints, sans raison apparente, les membres d’une secte habitués à se réunir une fois par an à l’occasion de Saint Elyon. Fête non officielle du calendrier civile.
L’enquête continue.
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Doc (lundi, 12 décembre 2016 17:31)
Ceci dit moi je ne vois rien de cassé à ce tibia !
l'épaule (mardi, 13 décembre 2016 09:34)
mais non c'est le fémur