GOD DID IT and so did we

Coureur non anglophone, pass your way, ce post n’est pas pour toi. Parce qu’entre autres oukazes pris ce week-end, il y a celui de rendre obligatoire la pratique des langues étrangères par les eupétréziens. A commencer par le Atar speaking.

Quelques préliminaires géographiques : « Dieulefit est arrosée par le Jabron, un affluent du Rhône, ainsi que par Le Fau. Le climat de Dieulefit est continental à influence semi-montagnarde et légère influence méditerranéenne dégradée. Il a pour caractéristique de compter en moyenne 2350 heures d'ensoleillement par an. » Soit Wikipédia dit n’importe quoi, soit nous n’avons vraiment pas eu de chance ! Il n’a pas plu, c’est vrai.

Suivis d’une incidence historique à la gloire de DLF : en 1939, le conseil municipal décide d'accueillir trente républicains espagnols fuyant la dictature de Franco, lors de la Retirada. A partir de mai 1940, avec la débâcle de la bataille de France, de nombreux réfugiés arrivent à Dieulefit, y trouvant un havre de sécurité. Parmi eux, des écrivains et des intellectuels, tels René Char, Clara Malraux, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel, Louis Aragon et Elsa Triolet, Andrée Viollis, Emmanuel Mounier, Pierre Vidal-Naquet, Jean Prévost ou encore Henri-Pierre Roché. Un certain nombre de ces réfugiés 1 500 juifs et non juifs, enfants et adultes, sont accueillis à l'initiative de Marguerite Soubeyran et Catherine Krafft, fondatrices de l’école de Beauvallon. Dès 1943, Marguerite Soubeyran organise la résistance armée en regroupant des réfractaires au Service du travail obligatoire que Jeanne Barnier, secrétaire de mairie, dote de faux papiers. Sept de ses habitants sont reconnus comme « Justes parmi les nations ». Les historiens et la presse parlent du "miracle de Dieulefit" du fait pas un seul réfugié n'a été dénoncé pendant toute la durée de la guerre.

Dernier fait d’arme remarquable : les 30 et 31 avril 2017, huit Marseillais trouvent refuge dans la petite maison dans la prairie de Dieulefit, havre de nature entouré de dahlias et iris sauvages, égayé par un écureuil hardi... A l’abri des regards indiscrets, ils festoient en toute quiétude, engloutissent près d’un kilo de farfalle Barilla et comme si ce n’était pas suffisant, enchaînent avec des pommes bio de Normandie. Et même quelques carrés de chocolat. Mais noir. Les Picodons et les bières Markus, reçus en cadeau de bienvenue, attendront un peu.