CONFINEMENT - Saison 1 - Episode 2/2

Que ceux qui ont raté l’épisode précédent se rassurent, ils n’ont rien manqué ! On y découvrait simplement que, profitant de cette période de Big Bang bis, le sieur Atchoum nous engageait à prendre de la hauteur et à nous interroger sur la question « pourquoi courir ? », à l’inverse du concombre  lambda que l’on n’a jamais entendu s’écrier « pourquoi cours-je ? ».

 

Une belle explication de ce phénomène étrange était proposée par l’auteur, en référence à la grande Théorie de l’Evolution, selon laquelle « nous avons conservé dans notre subconscient profond les traces psychiques de notre lente évolution ».

 

Restait plus qu’à franchir le pas et à comprendre enfin pourquoi nous nous époumonons sans cesse à martyriser nos jambes pour que notre pied gauche dépasse rapidement le droit, et réciproquement.

 

L’avantage d’une théorie est qu’elle est vraie tant que personne n’a pu démontrer qu’elle était fausse.

 

C’est exactement le cas de la théorie d’Einstein, fondée sur l’idée que l’espace et le temps ne font qu’un, et qui s’est simplement contenté de nous balancer une équation mathématique : à charge pour ses lecteurs de démontrer que « oui, bon d’accord, mais dans certains cas elle aboutit à des résultats qui ne correspondent pas à la réalité ». En vain pour le moment.

 

Tranquillisez-vous je ne me compare pas à Einstein. Il était allemand, moi pas. Nous avons cependant, depuis peu, un point commun niché au niveau du système pilaire, le confinement m’ayant rendu totalement hirsute sans espoir de pouvoir y remédier à court terme : les fabricants de rasoir étant en rupture de stocks.

 

Puisqu’une théorie se met en équation, celle qui découle du principe édicté plus haut et qui répond à notre interrogation, est donc la suivante :

C = 2B

 

Vous noterez sa simplicité ce qui, à l’instar de E = MC², aurait tendance à prouver son universalité.

 

 

Simple mais obscure me direz-vous, mais beaucoup plus claire dès que je vous aurai dévoilé qu’il s’agit somme toute de la règle des deux B.

De tous temps, en effet, l’activité de l’homme, et avant lui celle du lémurien malgache, n’est tournée que vers deux objectifs vitaux : se nourrir, pour survivre, et procréer, pour pérenniser l’espèce.

 

Dit plus vulgairement : Bouffer et B … euh … procréer. Il me faut en effet faire attention à mon vocabulaire car il est apparu, aux détours d’un récent sondage que notre Club comptait pas mal de mineurs de moins de 50 ans.

 

Or, selon la loi de la physique seuls les hommes qui étaient capables de courir ont pu satisfaire à cette règle vitale. Comment, sinon, chasser le bison pour s’en faire des côtelettes ? Comment, sans courir, rattraper la gazelle, pour pécho (il s’agit ici d’une allégorie) ?

 

Et selon la loi de la sélection naturelle ceux qui ne savaient pas courir ont été rayés de la carte. Nous sommes les héritiers des premiers et  c'est pourquoi « courir » est ancré dans nos gènes. Courir = 2B vous dis-je !

 

Cette équation explique tout et ne peut être mise en défaut.

 

Illustrons là rapidement par quelques exemples que nous prendrons au hasard dans la vie du club.

 

Pourquoi pensez-vous que celui dont le chrono au 10 kms dépasse dorénavant les 60 minutes est atteint par la dépression ? Réponse : C = 2B.

 

Pourquoi pensez-vous que celui dont le chrono est supérieur à celui de sa gazelle apparaît plus qu’anxieux ? Réponse C = 2B. Certes il peut y avoir une pondération entre B et B, mais l’équation est bien universelle. CQFD.

 

Bon du coup je panique.

 

J’ai en effet aperçu avec effroi aux détours du sondage susvisé que certains couraient 4 fois par semaine. Si je veux avoir une petite chance de laisser une trace psychique dans le subconscient profond de la prochaine humanité, il me faut rapidement chausser mes baskets.

 

 

A bientôt.

 

Fin de la saison 1